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Et si j’étais mon plus grand danger sur les réseaux sociaux ?

Mais pourquoi moi ?

La plupart des problèmes que l’on rencontre sur les réseaux sociaux et plus particulièrement sur Facebook viennent de ce que nous avons, nous-même, mis en ligne. Les dangers ne viennent pas nécessairement de l’information que l’on a partagé mais de la personne qui la reçoit. Nous sommes nos plus grands dangers sur les réseaux sociaux en oubliant que des personnes nous lisent et que nous ne sommes pas seulement en relation avec un ordinateur.

La règle d’or

Tout ne peut être partagé à tout le monde. Lorsque je partage un album de vacances ou un commentaire à propos d’une soirée sur Facebook, à qui cela s’adresse t-il ? À tous mes amis sur ce site ? À la planète entière ? Juste à ma famille et mes proches ? Cette règle est valable dans tous nos échanges : qu’ils passent par un statut sur Internet ou une discussion en face à face. Par exemple, je vais éviter de critiquer de manière trop virulente mon directeur quand il est dans la même pièce que moi ou que certains collègues assez proches de lui sont présents. Lorsque je publie un statut sur Facebook, le problème est exactement le même. Mais je peux choisir les personnes présentes dans cette pièce.

En pratique

De manière assez discrète mais bien présente, Facebook propose de « classer » nos amis dans des listes : il suffit ainsi de créer des ensembles « Famille », « Proches », « Collègues » et de régler les paramètres de confidentialité de manière assez fine pour que nous puissions choisir, parmi nos amis, à quel groupe s’adresse tel ou tel statut, album photo, lien… Comment faire ? Voici une démonstration en vidéo.

Au secours, mon gendre est Community manager !

Au secours, mon gendre est Community manager ! - transcription disponible ci-dessous

Au secours, mon gendre est Community manager ! - Cliquez pour agrandir

– transcription –

Pour comprendre son travail, il suffit de rajouter Facebook et/ou Twitter et/ou réseaux sociaux (social media) et/ou web à la fin de chacun de ces métiers :

  • 50 % : Animateur de supermarché (Grand jeu-concours ! Vous n’êtes pas content de mon produit  ? ) ;
  • 20 % : Porte parole (Suite à cet accident, nous voulons…  C’est officiel, nous ouvrons une boutique…) ;
  • 15 % : Détective privé (Mais qui a dit du mal de notre marque ? Peut-on recruter cette personne ? ) ;
  • 15 % : Technicien informatique (J’ai un soucis sur word, tu peux m’aider ? Au secours, mon ordinateur a bugué ! ).

Le métier de Community manager a été simplifié pour qu’il soit compréhensible par tous.

 

Comment suivre l’actualité en temps réel avec Internet ?

Information en temps reel - transcription disponible ci-dessous

Information en temps reel - Cliquez pour agrandir

Quand un événement majeur se produit, comment suivre les informations en direct sur le web français ?

Dès 20 secondes

Suivre l’information brute en temps réel
Avec Twitter, jusqu’à plusieurs informations et liens par seconde dont la fiabilité est à déterminer par le lecteur.

Dès 1 à 5 minutes

Regarder les éditions spéciales des chaines d’informations sur le web
Si une édition spéciale est mise en place, les dernières nouvelles sont annoncées dès que la rédaction en à connaissance.BFM, France 24, i-Télé, Euronews…

Lire et participer à la couverture directe d’informations
Un live est mis en place sur le site avec plusieurs journalistes reprenant les informations de leur rédaction, de twitter et des autres médias ainsi que les informations pertinantes apportées par les commentaires des lecteurs. Le Monde, France 24…

Dès 5 à 15 minutes

Regarder les flashs d’informations
Les actualités sont mises à jour entre chaque journal vidéo. TF1 News, France 24, BFM, i-Télé…

Lire une couverture en semi-direct de l’actualité
Les faits sont mis en ligne au fur et à mesure de la parution des événements relatés par les agences
et les journalistes du site sur une page dédiée au live. Libération, Le Parisien, 20 minutes, Atlantico, Rue89, La Croix…

Dès 15 à 30 minutes

Lire des articles de fond
Des articles de fond sont rédigés et mis en ligne au fur et à mesure des événements. Le Figaro.fr, La Vie…

Dès 20 à 50 minutes

Trouver des liens vers tous les articles de fond
Mise à disposition sur une même page des articles mis en ligne par la presse. Google News, Yahoo actualités…

Écrire un commentaire sur Facebook contribue au développement de soi

Retour sur les interventions des sociologues Dominique Cardon et Antonio A. Casilli à la conférence « Web culture : nouveaux modes de connaissances, nouvelles sociabilités » organisée par la Villa Gillet à l’Institut des Chartreux de Lyon et animée par Stéphane Bourmeau.1

Se développer en produisant du contenu

30% des français produisent actuellement du contenu. Avant le web, seulement 8% étaient auteurs. Internet a changé notre rapport à l’écrit : écrire ne se limite plus à de la transmission d’informations, mais est un moyen d’expression pour tout un chacun que ce soit au travers de ses statuts sur les réseaux sociaux, de ses avis sur des albums musicaux, en réponse à d’autres opinions… Cette mise en avant de ses pensées par un support autre que la parole est contrainte à une formulation claire et pérenne. La multiplication de ces efforts de transcription ainsi que les confrontations à d’autres points de vue vont affiner l’avis et les idées de celui qui, au final, n’aura peut-être que commenter un statut supplémentaire sur Facebook. La production de contenus, dont l’auteur et ses opinions sont les dénominateurs communs, est « en train de rentrer dans la production du moi ».

Parler de soi, pour être en relation avec les autres

Cet individualisme d’exposition sert la relation sociale de plusieurs façons. Il permet de créer des échanges autour de cette exhibition : « tu as vu mes dernières photos ? ». Dévoiler des bribes de sa vie sur Internet donne l’impression à la personne derrière son écran de “connaître l’auteur” et de créer un lien relationnel et/ou émotionnel. Cette mise en avant de soi aide également à entretenir le lien d’autres personnes de son propre réseau humain en leur offrant cet accès à une certaine intimité : Internet ne vient pas diminuer la relation sociale, mais au contraire l’augmenter : les relations sur le web complètent les relations I.R.L. “In Real Life”. Le web n’est pas un aspirateur de notre vie sociale c’est un outil de mise en valeur.

Se distancer de son contenu

Avant le web, lorsqu’un auteur réalisait une œuvre imprimée, matérialisée, un phénomène de distanciation se produit. Cette prise de recul se réalisait vis-à-vis de l’objet en lui-même mais également par le temps pris par la réalisation et la distribution de l’ouvrage. Avec Internet, il y a moins de distanciation mesurable. Le contenu produit engrange rapidement de la reconnaissance. Constater cette reconnaissance et son immédiateté est une chose très simple à mettre œuvre : il suffit d’observer la rapidité des interactions avec tel statut ou tel photo et le bouton “j’aime” sur Facebook. La distanciation ne se fait donc plus vis-à-vis de l’objet, ni même avec le temps mais en soi-même : notre production, notre avis ou notre histoire sont décrits par une sorte de voix off que l’on se crée.

Vous souhaitez compléter mon billet, réagir, n’hésitez pas à laisser un commentaire !

À propos de la conférence

« Des barbelés dans la prairie » le retour de conférence sur le blog de S. Léauthier

La fiche de la conférence sur le site de la Villa Gillet

Le blog d’Antonio A. Casilli

Les sociabilités neuves des « communautés d’information », le compte-rendu de la soirée par Clément Sénéchal

Les comptes twitter de Virginia Heffernan : @page88, d’Antoinio A. Casilli : @Bodyspacesoc et de Dominique Cardon : @Korege.

1:Je reviendrais dans un autre billet sur la très belle intervention de Virginia Heffernan lors de cette conférence.

Pourquoi les réseaux sociaux représentent-ils un danger pour les régimes autoritaires ?

Aujourd’hui, des manifestations ont lieu en Egypte afin de faire chuter le régime du président Moubarak. Pour tenter de minimiser l’impact de ces événements, le gouvernement égyptien a coupé l’accès à Internet.

Maintenir l’ordre.

Pour « tenir » un régime autoritaire, le contrôle de l’information via la presse officielle est un élément clé. Cette méthode remplit plusieurs objectifs : limiter l’expression, discréditer l’opposition, filtrer les informations. En conséquence, toute manifestation, tribune ou intervention étrangère contre le régime est cachée. Ainsi l’information ne se diffuse que par le biais d’un réseau social humain : de relations en relations. La propagation des nouvelles est lente et engendre une perte de fiabilité. « Ce que me dit mon ami est-il réel ? N’est-ce qu’une rumeur ? »

Internet : Crédibiliser les opposants

Seulement 20% des égyptiens ont accès à Internet. Cependant, ces 20% ont accès à une autre information que celle relayée par les médias controlés. Les opposants au régime acquièrent ainsi un nouvel outil de communication accessible à tous les abonnés. Ces espaces permettent également d’échanger anonymement avec des pseudonymes, des faux profils et de s’exprimer librement. L’arrivée d’internet permet donc une prise de conscience : « Ce que l’on me dit est vrai : je l’ai lu sur Internet », « Je ne suis pas le seul à avoir ces opinions : d’autres les affirment et les publient sur leur blog ». C’est le stade de la crédibilisation de l’opposition. Avec le temps, les pseudonymes s’effacent pour laisser place aux vrais visages.

Les réseaux sociaux : Fédérer les opposants

L’arrivée des réseaux sociaux va permettre de faire le lien entre l’information circulant par le réseau des contacts et l’information publiée sur les blogs et sites internet. Ainsi, les courants d’opposition disposent non seulement d’une crédibilité mais également d’une visibilité de proximité pour les différents égyptiens présents sur les réseaux sociaux. Les outils techniques pour faire circuler très rapidement une « autre » information sont en place et facilement accessible depuis son ordinateur ou son téléphone portable. Ils s’appellent Twitter et surtout Facebook. Sur Facebook justement, des pages permettent de fédérer les différents membres et de diffuser l’information très rapidement qu’elle soit sous forme d’images, de vidéos ou de textes.

Passage à l’action

Lorsque Sidi Bouzid s’immole, il va déclencher une vague de prises de conscience en Tunisie et le début des manifestations. Les informations fusent sur les réseaux sociaux témoignant de l’activité et de l’ampleur de ces rassemblements là où les médias officiels censurent. Les témoignages, en temps réel, de ces événements va inciter d’autres personnes à se joindre aux protestations et le bouche à oreille va diffuser l’information vers l’ensemble des tunisiens. Ces manifestations réussiront à faire tomber le gouvernement.

Et cette chute va donner des idées aux habitants d’autres pays sous le joug d’un régime autoritaire, nous amenant aux événements d’aujourd’hui en Egypte. Dans ces événements, les réseaux sociaux n’auront joué que le rôle de « transporteur » d’informations en temps réel, mais ils auront contribué à mettre en marche des mouvements pour plus de démocratie.