Archives pour la catégorie L’humain et le web

Parfois, l’histoire se répète…

Parfois, l'histoire se répète... - transcription disponible ci-dessous

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Déjà dans la France de François 1er et de l’invention de l’imprimerie, l’information se diffusait trop vite. Et le roi a mis en place des moyens pour contrôler l’impression de chaque feuille. Cette mesure a été abandonnée avec le temps.

Ensuite, un ministre de Jules Ferry stipulait très clairement que le téléphone ne devait servir que dans un intérêt général et administratif. Cette mesure a été abandonnée avec le temps.

Aujourd’hui, la France sous le gouvernement de Nicolas Sarkozy propose de réguler Internet pour en corriger les dérives et les excès. Cette mesure est en cours de mise en place… Et après ?

Juste pour rappel, cette infographie est uniquement factuelle.

Twitter expliqué à mon beau-père

Temps de Lecture : 1'30

Une histoire vraie avec de gros morceaux de métaphore filée à l’intérieur !

Twitter expliqué à mon beau-père - transcription disponible ci-dessous

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Transcription

Utiliser Twitter, c’est comme si je me transformais en une agence de presse : mon agence peut être spécialiste ou généraliste, intéresser uniquement des amis ou des professionnels…Je choisis ma ligne éditoriale (ou de ne pas en avoir une). Je publie des dépêches/des tweets. Je peux échanger avec les personnes qui m’ont répondu/mentionné. Je peux aussi répondre à/mentionner des personnes qui m’ont interpellé par une dépêche/un tweet.

Je m’abonne à des agences/comptes pertinents et je peux rediffuser/retweeter les dépêches/tweets que
je veux partager à mes abonnés.

Les personnes qui s’abonnent à mes dépêches/tweets sont celles que j’intéresse.

Pour ne pas être noyé sous les dépêches/tweets, je n’hésite pas à limiter le nombre des agences/comptes que je suis et à me désabonner de certains : ce qui rend Twitter intéressant, c’est l’ensemble de mes abonnements et de mes échanges, c’est ce qui rend mon Twitter unique.

Télécharger la version PDF imprimable de cette infographie : Twitter expliqué à mon beau-père

Merci à Florie Guibert, Miriam Chevallereau, Guillaume Garcia, Nicolas Klein, et Samy Rabih pour leur contribution à cet article. Merci également à Eric Chevallereau.

Un mème ? C’est quoi un mème ?

Attention, cet article est truffé de mèmes !
Temps de lecture : 1 min 33,7 s.

C'est quoi un mème ? - transcription disponible ci-dessous

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Un mème, c’est une idée qui se propage en étant imitée et/ou détournée. Pour être compris, le mème a besoin de son contexte et de la culture qui l’accompagne, c’est pourquoi il ne se diffuse généralement que de personne à personne, qu’entre amis. Grâce à Internet, on se rend compte du succès de ces phénomènes : les mèmes sont mesurables avec des outils simples comme le nombre de visites sur une photo, sur une vidéo ou sur un article et également en recherchant sur Google les détournements mis en ligne.

Si Internet a révélé l’existence et le terme de mème au grand public, ce phénomène a été défini en 1974 par le socio-biologiste Richard Dawkins dans Le Gène égoïste (1976). Littéralement, c’est « un élément d’une culture (prise ici au sens de civilisation) pouvant être considéré comme transmis par des moyens non génétiques, en particulier par l’imitation ».

Ainsi, le mème peut aussi bien être une phrase culte de cinéma, qu’un langage ou une chanson. Même une personne peut devenir un mème.

Ce phénomène de propagation est, bien sûr, regardé avec envie par nos amis du service marketing. Le mème, c’est un peu l’Everest du marketeux. Viral, récupérable, infini.

Comme c’est les vacances pour un grand nombre de lecteurs, voici quelques vidéos pour étayer mon propos… Et n’hésitez pas à partager vos liens dans les commentaires !

Un Everest gagné par Nestlé : Tu pousses le bouchon un peu trop loin, Maurice !

Un mème né d’une série de fautes d’orthographes : MER IL ET FOU

Un mème venu tout droit de Star Wars : It’s a trap [en]

Un mème parti d’une vidéo mise en ligne sur Youtube : Double Rainbow [en]

Sans oublier les LOLcats ! et le Nyan Cat

Et si vous avez (encore) du temps à perdre, allez faire un petit tour sur le site KnowYourMeme [en] !

Merci à Nicolas et Marie-Cécile pour la relecture !

Google+ : une idée géniale avec une erreur fatale ?

Temps de lecture : 1'35

Le nouveau “réseau social » de Google : Google+ est sorti et première très bonne surprise : le système se base sur les cercles affinitaires.

Des cercles et des Hommes

Dans la vie de tous les jours, quand je parle avec mes collègues de travail ou avec mes amis d’enfance, je n’aborde pas forcément les mêmes sujets. C’est ce que Google Plus prend en compte en créant des Cercles. Ainsi je définis des ensembles de personnes avec lequel je vais partager les mêmes informations : j’ai créé mon cercle Travail, mon cercle Sud Web, mon cercle Amis… Et chaque personne peut faire parti de plusieurs cercles. Une fois ces groupes définis, je choisis à qui je partage une information, des photos et j’adopte le ton adéquat. Et si une des personnes n’est pas sur Google Plus alors l’information lui arrive via email. C’est magique !

Des relations et des Hommes

Facebook se base sur la symétrie de la relation : pour être « amis », les deux partis doivent valider la relation. Google+ se base sur un système où l’émetteur est roi : si une personne communique avec moi sans que je ne le souhaite, cela s’appelle du spam. La relation sociale est basée sur la réciprocité et la cohérence. Google+ ne permet pas d’instaurer cette forme de confiance entre les différents membres et c’est à mon humble avis une belle erreur. Peut-être même une erreur fatale : la relation humaine se tisse entre les personnes et non au travers des cercles. Les cercles affinitaires sont composés de relations personnelles. Et si demain, Facebook lance une interface permettant de gérer ses cercles affinitaires (listes sur leur site) de façon intelligente, il va falloir que Google+ soit fort. Très fort pour percer auprès du grand public.

Je tiens à préciser que je teste Google plus depuis hier seulement et que ce projet encore tout jeune et en phase béta. L’ensemble de cet article doit être lu en ayant conscience de ce contexte.

Les réseaux sociaux, ce n’est pas que du web !

Facebook n’est pas un réseau social.

Tout au long de notre vie, nous faisons des rencontres, nous tissons des liens. On estime que depuis notre naissance jusqu’à la fin de notre vie, nous obtenons entre 8 000 et 10 000 contacts. Parfois même plus lorsque notre métier demande un travail de représentation et de lien social. En simplifiant, une personne fait partie de nos contacts si nous sommes capables de la reconnaître dans une liste de noms, dans un annuaire par exemple.

Relation

Certains de vos contacts sont-ils dans cette liste ?

Parmi l’ensemble de ces contacts, nous sommes en relation avec un certain nombre d’entre eux. “Une relation est la forme la plus simple entre deux personnes” G. Simmel, 1903. En écrivant sur un morceau de papier, et sans aucune aide, l’ensemble des personnes avec lesquels nous pensons être en relation, nous obtenons un élément appelé l’atome social (Moreno, 1938). Au cours de de notre vie, des relations se créent et se défont : notre meilleur ami du collège est-il toujours une relation ou est-il redevenu un contact ? Une relation demande un échange régulier d’informations : ce peut être une carte de vœux, un coup de téléphone ou même une dispute. Pour qu’une relation existe, il faut également qu’elle soit sysmétrique : si je cite une personne, il faut qu’elle me cite également dans sa propre liste. Il est intéressant de voir que nous retrouvons ce critère de symétrie de la relation humaine dans la mise en contact de deux « Amis » sur Facebook. En recherchant un peu plus, le parallèle entre les théories et ce site ne s’arrête pas là : le nombre moyen d’amis est de 130. Or l’anthropoloque Robin Dunbar estime que le cerveau humain ne peut gérer plus de 148 relations stables.

Cependant, Facebook n’est toujours pas un réseau social.

Le réseau social

Des personnes & des relations : un réseau social

La première définition du réseau social date de 1954. C’est un sociologue anglais, John A. Barnes, qui a rapporté cette théorie de son voyage sur une petite île norvégienne : Parish. En étudiant les différentes relations humaines, il s’est aperçu que chaque personne dispose de son propre réseau social. Celui-ci est composé de l’ensemble des relations qu’elle entretient, ainsi que des relations que ces personnes ont tissées entre elles (cf. schéma). Il est difficile pour une personne d’avoir une idée précise de son propre réseau social, puisqu’elle ne peut avoir conscience de l’ensemble des liens présents. Il est intéressant de constater que les médias sociaux proposés sur Internet nous permettent de prendre conscience de notre propre réseau. Ils permettent d’afficher, par exemple, les amis communs avec une personne donnée et leurs différents échanges d’informations.

Au final, qu’est-ce qu’est Facebook ?

Facebook est un outil au service de notre réseau social : il permet à chaque personne d’échanger des informations (humeurs, articles, musiques, vidéos, liens…) et ainsi d’entretenir une relation avec l’ensemble des personnes composant son réseau social. Son succès peut ainsi s’expliquer par la réponse à un besoin humain : celui de communiquer simplement et simultanément avec l’ensemble de ses relations. Aujourd’hui, on ne s’inscrit plus sur ce site pour être « sur Facebook », mais pour être « en relation » avec ses amis, sa famille ou ses collègues. Et la réussite de cet outil pourra être considérée comme totale lorsque tout utilisateur pourra communiquer, via ce site, avec l’ensemble des personnes composant son réseau social.

Oui mais il faut toujours tourner ses pouces sept fois avant de poster !

Oui, mais… Je ne vais pas montrer les photos de mes soirées étudiantes à ma grand-mère. Et encore moins celle de mon enterrement de vie de garçon !

Cercles Affinitaires

On ne peut utiliser le même ton avec l’ensemble des personnes qui composent notre réseau social. Il faut donc faire attention à ce que l’on dit, et à qui on le dit. Pour nous aider dans cette tâche, il est possible de définir nos différents « cercles affinitaires » : chaque relation appartient à un ou plusieurs groupes dans lesquels il est possible de partager les mêmes informations. Et ainsi, en configurant correctement mon compte sur Facebook en utilisant les « listes d’amis », je peux partager tranquillement mes photos de vacances à la plage avec mes amis proches sans que l’ensemble de mes collègues puissent avoir accès directement aux photos de ma femme au bord de la mer. Afin de pouvoir m’adresser correctement à mon réseau social, sur un média social.

Pour aller plus loin : Sociologie des réseaux sociaux, Pierre MERCKLÉ, Ed. La découverte.

Pour aller encore plus loin : Les réseaux sociaux Alain DEGENNE, Michel FORSÉ, Collection : U, Ed. Armand Colin. .

Merci à Anne-Laure Cadoux, Miriam Chevallereau, Agnès H. & Christophe Ramel pour leur aide à la rédaction et à la correction de cet article.